Feydeau dans tous ses éclats…

Dimanche 4 février 2018

 Attention ça va chauffer ! Feydeau et Courteline font des querelles de ménage des bijoux de causticité, de cocasserie et d’humour…

Deux comédies «  vaudevillesques » servies par des acteurs drôles et pétillants .

Deux heures du matin…Les époux Pinevinette rentrent d’un bal costumé. Mme a papillonné et Mr lui fait une scène qui se retourne contre lui et dégénère.
Plus tard, sur le même palier, Mr Follavoine rentre lui aussi du bal… Il a oublié sa clé! Il est accueilli par sa femme qui lui déverse un torrent de reproches… Mais coup de théâtre : la mère de Mme vient de mourir…

Nous ferons toutefois en sorte de ne pas mourir de rire. Ames romantiques s’abstenir…

Théâtre suivi d’une pause gourmande.

Informations  pratiques :

Lieu de rendez-vous : à 14h30 devant le Théâtre de poche- 19 rue juiverie – 69005 (près de la gare Saint-Paul) .Bus C3 arrêt : Saint-Paul. Voir sur la carte

Participation : 30€ . Ce tarif comprend le théâtre et la pause gourmande.

 Réservation conseillée : dés que possible !

Pour vous inscrire, cliquez ici !

En savoir un peu plus..

Georges Feydeau (Paris- 1862/1921) grandit au sein d’un milieu littéraire et bohème. Il manifeste très tôt des dons exceptionnels pour le théâtre et renonce  à des études poussées pour s’y consacrer.

Comment je suis devenu vaudevilliste ? C’est bien simple. Par paresse. Cela vous étonne ? Vous ignorez donc que la paresse est la mère miraculeuse, féconde du travail.

Et je dis miraculeuse, parce que le père est totalement inconnu.

J’étais tout enfant, six ans, sept ans. Je ne sais plus. Un soir on m’emmena au théâtre. Que jouait-on ? Je l’ai oublié. Mais je revins enthousiasmé. J’étais touché. Le mal venait d’entrer en moi.

Le lendemain, après n’en avoir pas dormi de la nuit, dès l’aube je me mis au travail. Mon père me surprit. Tirant la langue et, d’une main fiévreuse, décrêpant mes cheveux emmêlés par l’insomnie, j ‘écrivais une pièce, tout simplement.

— Que fais-tu là ? Me dit mon père.

— Une pièce de théâtre, répondis-je avec résolution.

Quelques heures plus tard, comme l’institutrice chargée d’inculquer les premiers éléments de toutes les sciences en usage —une bien bonne demoiselle, mais combien ennuyeuse ! — venait me chercher :

—Allons Monsieur Georges, il est temps.

Mon père intervint :

— Laissez Georges, dit-il doucement, il a travaillé ce matin. Il a fait une pièce. Laissez- le.

Je vis immédiatement le salut, le truc sauveur. Depuis ce jour béni, toutes les fois que j’avais oublié de faire mon devoir, d’apprendre ma leçon, et cela, vous pouvez m’en croire, arrivait quelquefois, je me précipitai sur mon cahier de drames. Et mon institutrice médusée me laissait la paix. On ne connaît pas assez les ressources de la dramaturgie. C’est ainsi que je commençai à devenir vaudevilliste.

Les dix premières pièces de Feydeau sont vouées à l’échec.

En 1886 enfin, Tailleur pour dames est représenté au Théâtre de la Renaissance, ce qui lui vaut des encouragements de Labiche lui-même et en  1892, c’est la consécration , grâce à trois de ses pièces : Monsieur chasse, Champignol malgré lui et Le Système Ribadier. C’est le début d’une ère de succès, qui dépasse même les frontières françaises. Feydeau fait parler de lui en Europe et outre-Atlantique.

Avec ces dernières, Feydeau renouvelle le vaudeville en approfondissant les caractères des personnages. Il s’amuse notamment à parodier la médiocrité des bourgeois.

Du point de vue du style, il opte pour un système de vaudeville en 3 actes, une structure qui se révèle être particulièrement efficace.

De plus, bien que le vaudeville ne soit pas un genre nouveau, Feydeau l’a révolutionné en y ajoutant ses touches personnelles. Par exemple, l’une de ses techniques est de mettre en présence deux personnages qui ont toutes les raisons du monde de ne pas vouloir se rencontrer…

En 1894, il triomphe avec Un fil à la patte et L’hôtel du libre-échange.

Deux ans plus tard, il réitère l’expérience avec Le Dindon. Aujourd’hui encore, c’est l’une des pièces les plus connues de Feydeau.

En 1900, sa pièce La Dame de chez Maxim est jouée plus de mille fois. A l’époque, elle devient la principale attraction pour les provinciaux et étrangers en visite à Paris, avec la Tour Eiffel !

Georges Feydeau est très apprécié des écrivains de son époque, et même de ses contemporains en général. Il mène une vie d’opulence et profite de sa richesse et de sa célébrité.

Il se laisse ainsi aller à son attrait pour la peinture et pour le jeu.

Plus tard, d’ailleurs, il soldera ses dettes de casino en vendant sa collection de tableaux impressionnistes…

En 1902, il donne une suite à La Dame de chez Maxim. Elle s’intitule La Dame des Folies-bergère.

Après d’autres pièces à succès, toutefois, Georges Feydeau commence à se lasser des vaudevilles. Il recherche alors dans son expérience personnelle une idée d’un genre nouveau. C’est ainsi que naît ce que l’on pourrait appeler la farce conjugale. Le dramaturge en profite pour s’attaquer assez férocement aux problèmes de couple.

Cette fois, il semble en avoir fini avec les quiproquos et le comique de situation. Feydeau s’oriente vers un style plus appuyé sur des transcriptions réalistes de situations et de langage.

Parmi ces pièces, on peut citer : Feu la mère de Madame, On purge bébé, Léonie est en avance, Hortense a dit : « je m’en fous ! », écrites de 1908 à 1916.

Le 10 avril 1919, il est le témoin du mariage de Sacha Guitry, accompagné de Sarah Bernhardt.

Mais la fin de sa vie tourne mal : Feydeau est interné deux ans à Rueil-Malmaison, en raison de troubles psychiques causés par la syphilis en 1919.

Il décède le 5 juin 1921, et est inhumé au cimetière de Montmartre.

Georges Courteline est né à Tours en 1858 et décédé en 1929. Il fut un authentique enfant de la Butte Montmartre. Georges Courteline se définit lui-même comme un observateur avisé de la vie quotidienne. S’inspirant de ses expériences de militaire, d’employé au ministère des Cultes, d’habitué des cafés parisiens, ou de promeneur solitaire, il s’efforce de retranscrire les petites comédies humaines qui l’entourent en pièces d’un acte, contes ou romans. Il met ainsi en scène des personnages comiques par le contraste qui existe entre leur modeste condition et leur ego très développé. Des fonctionnaires grisés par leur statut, des employés revendicatifs, des maris pleutres ou des dandys fêlés se retrouvent pêle-mêle dans une œuvre magistrale. Tout le génie de Courteline est de faire rire le public tout en attirant la sympathie et l’indulgence pour ces personnages si vrais et si humains. Il touche ainsi aux sources vives de la comédie en suivant sa définition : dépeindre les mœurs en riant.